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Pharmaciens : quelques clés pour optimiser sa gestion patrimoniale

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Pharmaciens : quelques clés pour optimiser sa gestion patrimoniale
Pharmaciens : quelques clés pour optimiser sa gestion patrimoniale

L’exercice indépendant des professionnels libéraux s’accompagne d’une responsabilité renforcée en matière de gestion patrimoniale : revenus parfois irréguliers, absence de filet salarial, fiscalité complexe, transmission du cabinet, de l’étude, de l’officine… Autant de spécificités qui nécessitent une approche au cordeau pour aider le professionnel à anticiper sa retraite en priorisant ses besoins, en structurant son patrimoine et en optimisant sa fiscalité.
OnLib’Infos a fait appel à l’expertise de Christophe Martin, directeur du réseau LCL Banque Privée sur l’Ouest Parisien, pour faire le point sur les solutions de constitution, de consolidation et de transmission du patrimoine des professionnels libéraux et des pharmaciens en particulier.

Quelles sont les spécificités à prendre en compte dans la situation patrimoniale des pharmaciens ?

Je pense à trois points spécifiques : tout d’abord, le patrimoine professionnel du pharmacien représente souvent une part significative de son patrimoine global, ce qui le rend particulièrement sensible aux enjeux liés à la valorisation et à la transmission de son outil de travail. Ensuite, la situation d’endettement peut être relativement lourde, notamment en lien avec l’acquisition de son officine. Enfin, on trouve une part importante d’investissements immobiliers dans la stratégie patrimoniale du pharmacien, ce qui traduit à la fois une recherche de sécurité pour le présent et le souci de s’assurer une base de revenu pour la retraite.

Une fois ces spécificités intégrées dans l’analyse du conseiller bancaire, l’approche reste similaire à celle menée auprès des autres professions libérales. Elle débute par un bilan matrimonial, suivi d’un diagnostic patrimonial complet, qui prend en compte l’ensemble des enjeux, des besoins, des souhaits et des contraintes du professionnel. L’objectif est de dégager les orientations les plus pertinentes. Ce travail se construit dans l’échange : il s’agit de réfléchir avec le client à la manière de hiérarchiser ses attentes, puis d’identifier les solutions les plus adaptées. La clé réside dans une relation de proximité, qui permet de bien comprendre les objectifs personnels et professionnels du client, et de bâtir, avec lui, une stratégie patrimoniale sur mesure.

Que doivent savoir les jeunes professionnels sur la préparation de leur retraite ?

Préparer sa retraite est un enjeu qui ne s’improvise pas et se construit dans la durée. Pour optimiser, il faut la préparer le plus tôt possible, dès le début de la vie professionnelle. Même si l’endettement est souvent élevé au démarrage, la constitution de structures comme les SEL ou SPFPL peut aussi générer des impacts positifs avec un « reste à vivre » ou une capacité d’épargne à titre personnel qui peut être plus ou moins importante. Notre objectif est justement d’aider nos clients à la mobiliser au plus tôt, même modestement.

Mettre en place une épargne récurrente dès le départ permet à la fois de ne pas venir obérer le niveau de vie de façon trop importante et de lisser les effets de marché dans le temps. Plus l’horizon de placement est long, plus on peut aller chercher de la performance, avec un risque maîtrisé. C’est tout l’intérêt de l’épargne programmée.

Enfin, notre rôle est aussi de guider nos clients vers un équilibre entre immobilier, actifs financiers, liquidités et outils d’optimisation fiscale. L’idée est de constituer un patrimoine diversifié, adapté à leurs objectifs et capable de générer des revenus complémentaires à la retraite en toute flexibilité.

Quels sont les grands leviers patrimoniaux à activer ?

L’immobilier est souvent le premier levier patrimonial que nous conseillons d’activer. Pour un professionnel libéral, l’achat des murs de son cabinet ou de son officine est une excellente façon de commencer à construire un patrimoine personnel. Cela permet à la fois de sécuriser son outil de travail et de générer, à terme, des revenus complémentaires une fois l’activité cédée.

Cette acquisition via une SCI offre plusieurs avantages : elle permet de dissocier le patrimoine immobilier du patrimoine professionnel, de rembourser l’emprunt grâce aux loyers, et de préparer progressivement une transmission familiale dans un cadre structuré.

Au-delà des locaux professionnels, certaines opportunités d’investissement sont à étudier dans l’immobilier locatif ou l’immobilier d’entreprise, avec des rendements qui peuvent dépasser 6 %. Cela permet de diversifier les sources de revenus, tout en bénéficiant de l’effet de levier du crédit.

Cela étant dit, il est toutefois essentiel de ne pas concentrer tout son patrimoine dans l’immobilier et de trouver d’autres manières de se constituer du revenu complémentaire. 

Quels outils complémentaires, financiers ou d’optimisation fiscale, recommandez-vous ?

Le Plan d’Épargne Retraite (PER) est aujourd’hui un outil incontournable. Il permet d’épargner régulièrement tout au long de la vie professionnelle et donc de réduire la pression fiscale : les sommes versées peuvent être déduites du revenu imposable. Pour aller au bout de la logique, il est pertinent de réinvestir les économies d’impôt ainsi dégagées.

Nous recommandons également l’assurance-vie, couteau suisse du placement financier puisqu’elle permet à la fois d’accéder aux marchés, d’optimiser la fiscalité sur les revenus et de préparer la transmission dans de bonnes conditions.

Le PEA est aussi un bon outil pour investir en actions tout en optimisant sa fiscalité, soit immédiatement soit à terme, via sa transformation en rente viagère, solution trop peu utilisée !

Enfin, certains dispositifs comme les investissements Girardin ou les fonds dans l’innovation peuvent offrir des réductions d’impôt ciblées, à condition de bien en maîtriser les risques.

À quel moment faut-il commencer à réfléchir à la transmission de son officine ?

Aux alentours de 40-45 ans, on observe un ralentissement des dynamiques d’optimisation, et il devient pertinent de redonner un nouvel élan à l’activité. Par exemple, par le biais d’une association pour partager les responsabilités, relancer la croissance et commencer à structurer la future transmission.

La cession de l’officine, qu’elle soit partielle ou totale, se prépare donc progressivement. Il s’agit d’une démarche stratégique, qui vise à préserver la valeur de son outil professionnel et à amorcer sa transformation en patrimoine privé.

Notre accompagnement se fait sur deux volets : professionnel, avec Interfimo pour structurer et financer les opérations ; privé, avec LCL pour organiser l’après, gérer les liquidités issues de la cession et activer les bons outils patrimoniaux. Un bon équilibre entre immobilier, placements financiers et solutions de défiscalisation permet de concilier rendement, liquidité et maîtrise du risque. Encore une fois, plus cette réflexion est engagée tôt, plus elle est fluide et maîtrisée, notamment en matière de capacité d’endettement.

Quelles solutions pour préserver ses proches et transmettre dans les meilleures conditions ?

On relève fréquemment, chez les pharmaciens, un écart de revenus au sein du couple. Il est donc essentiel de réfléchir à la protection du conjoint en cas de coup dur. Des outils simples existent, comme les assurances décès adossées aux crédits, qui permettent de sécuriser le remboursement des emprunts en cas de décès.

Au-delà de ça, la prévoyance constitue un véritable outil patrimonial, à la fois de court et de long terme. Elle permet, en cas de décès, de compenser un différentiel de revenus, de protéger le niveau de vie des enfants, et d’offrir au conjoint un revenu complémentaire pour faire face aux premières années car l’officine ne se vendra peut être pas tout de suite...

L’amplitude de notre offre permet d’accompagner le professionnel à chaque étape de sa vie patrimoniale. Les projets évoluent, et le patrimoine aussi. Qu’il s’agisse de constituer son patrimoine, de le consolider ou de le transmettre, nous recommandons un bilan patrimonial régulier — au moins une fois par an — pour s’assurer que les solutions en place restent cohérentes avec les objectifs du moment.

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