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Les professions libérales face aux vacances : le dilemme de la disponibilité

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Les professions libérales face aux vacances : le dilemme de la disponibilité
Les professions libérales face aux vacances : le dilemme de la disponibilité

Comment les professions libérales vivent-elles leur rapport aux vacances ? Pour y répondre, nous avons mené une petite enquête auprès de notre lectorat pour essayer d’esquisser quelques tendances concernant les professionnels libéraux, et récupérer au passage quelques curieuses anecdotes estivales.

Si les vacances d’été sont synonymes de détente, d’évasion et de repos, les évolutions du monde du travail ont profondément changé nos habitudes estivales. A l’heure du télétravail et de la digitalisation, les frontières entre activité et déconnexion ont tendance à s'estomper, pour laisser place à des congés hybrides, des « tracances » selon l’expression en vogue, où chaises longues et boites mails cohabitent pour le meilleur ou pour le pire.

36%. C’est le nombre de salariés déclarant se connecter professionnellement durant les vacances, selon une récente étude Glassdoor (Juillet 2022). Une tendance clairement à la hausse et qui s’explique par deux facteurs : la généralisation du télétravail et des outils à distance, ainsi qu’un biais psychologique symptomatique de notre époque : la peur de rater quelque chose (ou le fameux syndrome FOMO : the fear of missing out*). Mais qu’en est-il quand on est profession libérale ?

Un téléphone qui ne s’éteint plus

Quel que soit le professionnel interrogé, il est un refrain qui revient systématiquement : « je reste évidemment toujours disponible par téléphone ». Consultation des mails, appels de clients ou de patients, visioconférence improvisée, etc., ces réflexes d’hyper disponibilité sont aujourd’hui parfaitement ancrés parmi les professions libérales, tout métier et toute génération confondus.

Fait notable cependant, ces réflexes ne paraissent pas vraiment être une contrainte dans la bouche des professionnels interrogés, mais plus une habitude inhérente au monde libéral. « Le client reste toujours prioritaire, nous confie un mandataire judiciaire. Être disponible et lui assurer un accès direct et rapide fait donc partie intégrante du métier, même en vacances. »

Il en va de même pour les professionnels de santé, pour qui le suivi des patients est primordial, même en période estivale. « Régulièrement, je gère à distance des appels ou des résultats biologiques qui demandent un ajustement de traitement, en général par e-mail ou téléphone, nous précise l’un des médecins interrogés. »

Un devoir de suivi qui est ancré dans l’ADN même du professionnel de santé, portable allumé ou non. « Je me souviens d’un moment extrêmement difficile, quand l’une de mes patientes enceintes m’avoue, lors d’une consultation, que son conjoint la bat régulièrement, nous raconte ce même médecin. Pour protéger sa fille aînée restée avec son conjoint, elle refusait catégoriquement d'être hospitalisée. Je partais en congés le lendemain mais je n’étais vraiment pas sereine. Je l’ai donc appelé régulièrement pour m’assurer que tout allait bien et surtout, pour la convaincre de confier sa fille à sa famille afin d’être hospitalisée. J’ai ensuite appelé la sage-femme dans la maternité ou elle était suivie pour lui expliquer le contexte et suivre la situation. »

Le prolib’ dans la peau

Si le téléphone est devenu l’interface du professionnel libéral en vacances, c’est parfois l’expertise du praticien qui le rattrape directement sur son lieu de vacances. Alors que les blouses blanches et les robes d’avocats ont laissé place aux shorts et aux maillots de bains, la science du professionnel libéral reste, elle, prête à l’emploi, quel que soit le lieu.

« Je me rappelle d’un jour où je devais rédiger un mémo d’analyse d’un jugement en plein mois d'août, nous raconte un avocat. Répondre à un client par téléphone c’est une chose, mais se poser 5 à 6 heures en vacances sur un sujet technique demande une toute autre concentration. Passionné de bateau, j’étais alors en pleine navigation de nuit, à la barre quand je me suis mis à rédiger, par dictée vocale sur mon téléphone, le fameux mémo. Et finalement, le moment s’est avéré idéal pour le faire, dans un cadre aussi calme et inspirant. Un environnement de travail comme on en voudrait plus souvent ! »

Pour les professionnels de santé, les situations rencontrées peuvent être beaucoup plus pragmatiques, voire acrobatiques, comme nous raconte ce chirurgien. « Nous nous baignions avec des amis médecins dans une vasque naturelle, lorsqu'un homme est sorti de l’eau avec une épaule luxée. Nous l’avons réduite directement sur place, et il fallait voir la tête des badauds lorsque la tête humérale (ndlr : l’os supérieur du bras) est rentrée à sa place. C’était un moment assez gratifiant, car ce n’est pas tous les jours que vous réalisez ça en maillot de bain, en équilibre sur des rochers ! »

*la peur de rater

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