Cabinets d’avocats : Interfimo publie sa nouvelle étude sur les prix de cession
Cabinets d’avocats : Interfimo publie sa nouvelle étude sur les prix de cession
Une centaine de transactions de cabinets français ont été passées au crible par les équipes d’Interfimo. Présentée le 16 décembre dernier, cette nouvelle étude indique une légère baisse de la moyenne des prix de cession, sur un marché marqué par une forte hétérogénéité structurelle et une segmentation géographique marquée.
Zoom sur cette nouvelle étude avec Blandine Pisaneschi, responsable du pôle Évaluation d’INTERFIMO.
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INTERFIMO propose une analyse sur un échantillon d’une centaine de cabinets français. L’échantillon est caractérisé notamment par une disparité des cabinets en termes de volume d’activité. Si 45 % des cabinets étudiés enregistrent des chiffres d’affaires inférieurs à 500 K€, 19 % sont des cabinets de plus de 2 millions d’euros, dont quelques très grosses structures de plus de 10 M€. « Nous constatons toujours une grande disparité des cabinets, ce qui permet d’avoir une vision très large du marché. La taille du cabinet a peu d’influence sur le prix de vente. C’est un point que nous avions déjà mis en évidence lors de notre précédente étude : il n’existe ni corrélation ni influence significative entre ces deux variables » explique Blandine Pisaneschi, responsable du pôle Évaluation d’INTERFIMO.
2023-2025 : légère baisse des prix de cession
Pour mémoire, les prix de cession sont analysés par les équipes d’Interfimo à la fois en pourcentage du chiffre d’affaires et en coefficient d’excédent brut d'exploitation (EBE). Ce dernier est retraité de manière à neutraliser les charges sociales et/ou les rémunérations des dirigeants et permet d’aller toucher la notion de rentabilité des cabinets.
En pourcentage du chiffre d’affaires, après une forte croissance en 2002, le marché semble se réguler avec un prix moyen de cession à 58 % du chiffre d’affaires, soit une baisse de 2 points en trois ans. Les opérations d’association de collaborateurs sont celles pour lesquelles la valorisation est la plus élevée avec des transactions en moyenne, à 65 % du CA. Les ventes à soi-même (Owner buy out ») sont également cédées à un prix supérieur à la moyenne, en moyenne 62 % du CA. Les installations acquéreurs sont les moins valorisées, à 49 % du CA.
En EBE, le prix de cession moyen s’établit à 1,3 fois l’EBE, en légère baisse par rapport à 2022 (1,4 fois l’EBE). Les opérations d’association de collaborateurs restent les opérations les plus valorisées avec un prix moyen de 1,8 fois l’EBE retraité. Les croissances externes demeurent les opérations les moins valorisées.
La dispersion des prix se réduit
60 % des transactions étudiées s’inscrivent dans une fourchette comprise entre 45 % et 72 % du chiffre d’affaires. « Nous observons aujourd’hui une certaine régulation du marché, avec des dispersions de prix qui tendent à se resserrer » souligne Blandine Pisaneschi. « Concrètement, on voit de moins en moins de cabinets vendus à des niveaux très élevés : les valorisations extrêmes se raréfient, signe que le marché se structure et devient plus homogène. »
Le Grand Sud-Ouest décroche la moyenne de prix de cessions la plus élevée que ce soit en pourcentage du chiffre d’affaires (64 %) qu’en coefficient EBE (1,5). Le prix de cession moyen d’Île-de-France diminue et se rapproche de la moyenne nationale à 60 % du CA. À l’inverse, les cabinets du Grand Nord-Est, qui affichaient historiquement des prix de cession bas, s’échangent à présent en moyenne à 57 % du CA, soit proche de la moyenne nationale.
Acquéreurs : quel profil ?
Depuis la dernière étude Interfimo réalisée en 2022, l’avocat acquéreur a vieilli d’1 an et présente un âge moyen de 44,5 ans. Les femmes avocats, plus nombreuses que les hommes ne représentent pourtant que 43 % des acquéreurs. En termes de rémunération, la hausse se poursuit avec une médiane de 84 K€ contre 81,7 K€ en 2022. La dispersion est forte car 60 % des rémunérations sont comprises entre 48 et 148 K€.
Quelle typologie de transaction ?
La part de ventes à soi-même demeure élevée et représentent 41 % des opérations tandis que les associations de collaborateurs ou de tiers représentent 24 % des opérations et les ventes entre associés 16 %. Les croissances externes représentent 10 % des transactions et les installations d’acquéreurs, c’est-à-dire les avocats reprenant l’intégralité d’un cabinet existant, représentent 9 % des opérations étudiées.