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La jeunesse au centre du Congrès de l’UNAPL

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La jeunesse au centre du Congrès de l’UNAPL
La jeunesse au centre du Congrès de l’UNAPL

Pour le 30ème anniversaire de son congrès annuel qui s’est tenu le 2 décembre 2022 au Palais Brongniart à Paris, l’UNAPL avait choisi la rencontre de deux mondes, celui des professions libérales et celui des étudiants. Onlib’Infos vous propose un aperçu de cette journée de dialogue intergénérationnel, dont l’objectif résonne comme une promesse : construire le monde libéral de demain.

En ouverture de ce rendez-vous avec les jeunes générations organisé par l’UNAPL en collaboration avec la FAGE (Fédération des associations générales étudiantes), Michel Picon, président de l’UNAPL, a rappelé l’objectif primordial « d’instaurer des passerelles entre le monde de l’Éducation nationale et le monde professionnel pour offrir aux jeunes une formation complète et objective, en phase avec leurs aspirations, sur les métiers, les voies d’accès et les débouchés du secteur ». Il a également saisi l’occasion de louer la capacité d’adaptation des professions libérales « superhéros du quotidien » faces aux crises sanitaires, sociétales et économiques et de souligner qu’elle constitue sans doute « la meilleure des promotions pour les jeunes générations ». Le président de la FAGE, Etienne Matignon, s’est quant à lui réjouit de la réunion de deux mondes « qui ont beaucoup à apprendre l’un de l’autre » et pourront collectivement être « à l’avant-garde » des évolutions pour répondre aux besoins de la société, des professionnels et des usagers et fonder le monde de demain.

Regards croisés intergénérationnels sur les professions libérales

Quel regard les jeunes posent-ils sur leur début de carrière ?

Qu’ils soient architectes, avocats, pharmaciens, médecins, kinésithérapeutes, ostéopathes ou orthoptiste, les représentants de chaque profession ont tour à tour apporté leur témoignage sur le début de leur vie professionnelle. Un constat s’impose d’emblée : les plus jeunes et les plus expérimentés regardent bien dans la même direction, tant sur leur ambition d’exercer en libéral que sur les difficultés rencontrées. Notamment sur le manque de formation en gestion entrepreneuriale : comptabilité, rentabilité, choix de la structure, management... Quelle que soit la profession, chacun, à sa façon, témoigne d’un trop peu de formation durant leurs études et du sentiment d’être démuni, certains parlant même « d’inaptitude » à créer sa propre structure à la sortie de l’école. En conséquence, ils sont nombreux à considérer le salariat comme une étape préalable indispensable à leur installation. Les plus expérimentés abondent : le management, les compétences en matière de gestion d’une entreprise, pourtant indispensables à sa pérennité, ne s’apprennent pas sur le terrain.

Comment améliorer l’attractivité de certaines professions ?

Pouvoir maitriser son destin en choisissant la voie de l’indépendance est sans un doute l’attrait majeur exprimé sur un plan général, celui du statut de profession libérale versus salariat. Mais ces professions, quel que soit le domaine (droit, santé, technique et cadre de vie), sont-elles suffisamment valorisées auprès des jeunes générations ? Les pharmaciens, confrontés à d’importantes difficultés de recrutement et de transmission, ont exprimé leurs inquiétudes : 1 100 places sont aujourd’hui vacantes sur l’ensemble des places disponibles en études de pharmacie. Les professionnels présents ont notamment pointé du doigt un manque de pédagogie sur le métier auprès des lycéens au moment d’exercer leur choix, leur donnant peu de visibilité sur le cœur de métier et la diversité des débouchés.

Retrouvez en vidéo, l’intégralité des échanges de la matinée :

Faciliter le relais entre les générations

Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme [ndlr : et des professions libérales...] a introduit les échanges de l’après-midi en saluant le choix de l’UNAPL d’associer la FAGE pour sa 30ème édition de son Congrès annuel. « Un symbole extrêmement important pour préparer ces jeunes générations à rejoindre les métiers des professions libérales ». La ministre a réitéré l’engagement du gouvernement en faveur de l’accompagnent des jeunes vers l’emploi, citant notamment les aides à l’apprentissage et l’objectif d’1 million d’apprentis à l’horizon 2027. D’autres mesures en cours ont été évoquées comme l’ordonnance relative à l’exercice en société des professions libérales règlementées, « une étape et non une fin » vers plus de protection et d’indépendance. Le texte permettra une meilleure lisibilité des règles applicables et une simplification de l’exercice. Sa publication, prévue d’ici la mi-février 2023, sera accompagnée d’un guide pratique élaboré par la direction générale des entreprises afin de faciliter son appropriation par les professionnels.

Les débats se sont poursuivis sur la transmission du savoir entre les générations. Comment faciliter le relais ?

Favoriser les stages, vecteurs de transmission des savoirs

Qu’il s’agisse des filières de la santé, du droit ou de la technique, les étudiants et les professionnels s’accordent sur l’importance de la formation pratique durant les études. Mais tous ne sont pas logés à la même enseigne. En droit par exemple, les stages ne sont obligatoires qu’en master. Les intervenants ont souligné ce « manque de professionnalisation » qui freine la découverte des spécificités des métiers au sein des professions du droit. En santé, la formation s’avère très différente d’une spécialité à une autre. En kiné par exemple, les étudiants saluent des « stages de plus en plus qualitatifs qui éveillent l’esprit critique ». La médecine quant à elle bénéficie d’une « certaine forme de compagnonnage », les étudiants en formation initiale étant formés par des étudiants déjà professionnalisés. Ainsi se crée le lien dès les toutes premières années d’études entre l’étudiant et le professionnel de santé. Par ailleurs, le caractère très « cloisonné » de la formation a été souligné, conséquence d’un manque d’encadrants hors des grands centres hospitalo-universitaires. Valoriser la maitrise de stage est une solution évoquée pour favoriser la transmission intergénérationnelle.

Commencer par des remplacements, un moyen de finaliser sa formation ?

Particulièrement concernées, les professions de santé présentent les remplacements en début de carrière comme une « chance », une « opportunité » de pouvoir s’instruire sur le terrain avant de sauter le pas de l’installation. Il s’agit de prendre le temps de « faire ses armes », de « monter les marches » et de permettre que « l’implication, tant personnelle que financière », se fasse « graduellement ». C’est aussi l’occasion « compenser ce qu’il manque en sortie de diplôme », notamment sur le fonctionnement d’une entreprise.

S’adapter aux transformations de la société

Interprofessionnalité, digitalisation, féminisation, aspirations personnelles : comment anticiper pour mieux adapter aux évolutions ?

Sur l’interprofessionnalité, pas de langue de bois chez les médecins. « On a tous grandit dans nos couloirs et aujourd’hui on se rend compte de l’intérêt de travailler ensemble ». L’exercice individuel n’existe plus, que ce soit du point de vue du médecin ou de celui du patient qui trouve également son intérêt dans « une coordination plus efficace et plus efficiente entre les professionnels qui composent son équipe de soin ».

Anticiper n’est pas encore une évidence en termes de formation numérique à en croire les jeunes professionnels de santé qui parlent de formations parfois « vieillissantes » ne leur donnant pas les armes nécessaires pour faire face à la rapidité des évolutions.
Quant aux questions de parité hommes/femmes, les jeunes professionnels constatent que les inégalités se lèvent progressivement au rythme de la féminisation des professions libérales avec désormais 55 % de femmes dans les professions du droit (70 % à l’école d’avocat) et 64 % des femmes dans les professions de santé (70 % dans les promotions aujourd’hui). Devant les écarts de revenus et les freins dans l’évolution de leur carrière, les jeunes professionnelles affirment leur volonté de « ne pas se censurer », d’être « audacieuses » et de continuer à travailler avec les instances comme l’UNAPL, sur une politique proactive en faveur de l’égalité, la mixité des métiers, la féminisation des instances représentatives et la conciliation des temps.

Retrouvez, en vidéo, l’intégralité des échanges de l’après-midi :

 

Ouverture du Guichet unique au 1er janvier 2023 : faut-il s’inquiéter ?

À compter du 1er janvier 2023, les professions libérales, quel que soit le secteur d’activité, devront passer par le « Guichet unique » pour toutes leurs formalités de création, modification et cessation d’activités. Interpellée par Michel Picon, président de l’UNAPL, sur « choc de la complexité », Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, a dit mesurer les inquiétudes tout en soulignant « le progrès » réalisé par ce guichet unique qui « répond à une quête de simplicité mais aussi d’amélioration des procédures ». Olivia Grégoire s’est arrêtée longuement sur la qualité des procédures de secours mises en place. Chaque déclarant bénéficiera d’une assistance en ligne à la fois sur le site mais aussi via le chatbot, par téléphone ou encore en présentiel si-besoin, dans chaque chambre consulaire de France. Par ailleurs, répondant à une demande explicite de Michel Picon, Olivia Grégoire a confirmé que l’UNAPL avait bien la possibilité de compléter cette assistance en p
roposant ses propres solutions d’aides à la réalisation de formalités sur le guichet à destination des libéraux. Invitant l’UNAPL à faire remonter régulièrement les difficultés lors du lancement, la ministre a également évoqué l’éventualité d’établir un groupe de travail permanent au sein de son cabinet.

Retrouvez ici, en vidéo, l'intégralité de l'intervention d'Olivia Grégoire

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