Cabinets de radiologie : quels prix et pourquoi ?
Typologie des transactions, statut des acquéreurs, données sociologiques et démographiques... Les études sur les prix de cession réalisées chaque année par Interfimo sur les différentes professions libérales sont aussi l’occasion de mettre en relation les observations de son échantillon avec les grandes tendances du marché. Zoom sur les prix de cession des cabinets de radiologie.
Une évolution globale des prix modérée
L’étude réalisée par Interfimo sur les transactions des cabinets de radiologie analysés entre 2019 et 2021, montre que le prix de cession moyen national a augmenté de 2 points à 48 % du chiffres d’affaires (contre 46 entre 2017) et à 1,1 fois l’excédent brut d’exploitation (+ 0,1 point en 3 an).
La localisation du cabinet n’est pas un facteur neutre et les disparités entre les régions sont fortes. Les cabinets des grandes villes de plus de 50 000 habitants sont cédés en moyenne à 49 % de CA et 1,2 fois l’EBE, contre 45 % du CA à 1 fois l’EBE pour les communes plus petites.
L’étude montre un niveau de dispersion élevé au niveau national. En pourcentage du chiffre d’affaires, le Nord-Ouest, avec la densité de radiologues la plus faible, reste la région la moins chère (38 %) et l’Ile-de-France celle où la moyenne des prix de cession est la plus élevée (54 %) avec toutefois un niveau de dispersion très important, 60 % des transactions s’effectuant entre 31 et 72 %.
Peu de nouveaux entrants : à qui passer le relai ?
Les constats sur l’évolution du marché en radiologie sont similaires à ce que l’on observe pour de nombreuses professions médicales : le nombre de nouveaux entrants ne permet pas de compenser les départs à la retraite.
Cette réalité entraîne plusieurs conséquences, à commencer par la typologie même des transactions. La pénurie d’acquéreurs entraine en effet une augmentation des ventes entre associés qui représentent aujourd’hui 28 % des opérations contre 14 % dans la dernière étude Interfimo sur ce même marché en 2019.
En découle une conséquence sur le prix de cession. « Il est évident que les nouveaux radiologues étant peu nombreux, leur pouvoir de négociation est important, ce qui naturellement leur permet de tirer les prix vers le bas » explique Blandine Pisaneschi, responsable Valorisation chez Interfimo. L’étude montre en effet que le prix moyen de cession est le plus bas (38 %) lorsque les parts de la société sont acquises par un tiers alors qu’il est de 52 % dans le cas d’une vente entre associés.
Les praticiens sont amenés à travailler de plus en plus tard : 25 % ont + de 60 ans en 2020 contre 20 % en 2010. Il en résulte une diminution du nombre de cédants en phase de départ à la retraite : 33 % en 2020 contre 41 % en 2017.
Concentration et rentabilité
La radiologie requiert des structures importantes et complexes et, à l’instar des laboratoires avant eux, les cabinets de radiologie se regroupent afin de mutualiser leurs charges et partager leurs plateaux techniques.
L’étude analyse également les prix de cession en multiple d’EBE : « L’indicateur EBE constitue la marge bénéficiaire permettant de rembourser les crédits, payer les impôts et assurer le train de vie des titulaires, explique Blandine Pisaneschi. « Le multiple d’EBE permet d’intégrer vraiment la notion de rentabilité dans les valorisations ».
L’étude d’Interfimo constate dans leur échantillon que si la rentabilité moyenne (Excédent Brut d’Exploitation / Chiffre d’affaires) est en légère baisse par rapport à l’étude de 2017, celle des cabinets avec un CA de plus de 10 M€ augmente, montrant l’importance des économies d’échelle. Le niveau de chiffre d’affaires influence le prix de cession et il est plus intéressant d’être associé d’un grand groupe en raison des économies d’échelles qui vont pouvoir être réalisées.
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