Environnement économique mondial de mai 2022
Le conflit russo-ukrainien a continué de peser sur l’économie mondiale en avril, notamment sur les prix de l’énergie. L’activité a été davantage affectée en Europe qu’aux États-Unis. Les restrictions dues à la politique zéro COVID en Chine ont constitué un autre facteur négatif. L’inflation a atteint de nouveaux points hauts, contribuant à accélérer encore les perspectives de resserrement monétaire. Sur les marchés, la hausse des rendements obligataires s’est poursuivie tandis que les actions ont reculé.
États-Unis : baisse conjoncturelle de la croissance mais une reprise toujours solide
La croissance économique du 1er trimestre a surpris à la baisse. Cependant, ce repli est largement dû à une forte hausse des importations, tandis que les moteurs domestiques de l’activité ont bien résisté. En particulier, les ménages ont maintenu un bon niveau de consommation malgré la pression exercée par les prix élevés de l’énergie et du carburant. En effet, l’amélioration du marché du travail se poursuit et les demandes d’assurance-chômage sont au plus bas. Le niveau d’inflation devrait rester très inconfortable au cours des prochains mois pour la Réserve fédérale. Dans ce contexte, cette dernière a clairement communiqué son intention de relever vigoureusement ses taux directeurs et de rendre les conditions de politique monétaire moins accommodantes.
Zone Euro : forte chute de la confiance due à la guerre en Ukraine
Les chiffres du PIB au 1er trimestre ont fait état d’une faible croissance (+0,2%). L’activité a, en effet, été freinée en tout début d’année par les restrictions liées au COVID, puis en raison de la flambée des prix de l’énergie liée à la guerre en Ukraine. Les signaux plus récents ont montré une dégradation supplémentaire au début du 2ème trimestre, tandis que de nouvelles perturbations dans les chaînes manufacturières mondiales sont apparues. L’inflation globale a atteint 7,5% sur 12 mois en avril, soit un record de plusieurs décennies. Si les gouvernements ont introduit des mesures pour faire baisser les factures d’énergie et les prix de l’essence à la pompe, les pressions inflationnistes se propagent à d’autres secteurs, aggravant les inquiétudes de la BCE concernant les anticipations d’inflation et l’effet de la hausse des prix sur la croissance.
Pays émergents : nouveaux records d’inflation
En Chine, la croissance du PIB au 1er trimestre a été plus forte que prévu, mais les chiffres optimistes de janvier et février surestimaient, selon nous, la vigueur économique sous-jacente. La guerre en Ukraine a pour conséquence une forte hausse des prix des matières premières. L’inflation globale ressort à 7,4 %, atteignant de nouveaux records. Le cycle de hausse des taux se poursuit.